Éric Girardot photographie la ville, chemin faisant, comme il le dit lui même. Ses pérégrinations y sont actives, le regard aux aguets. Il se promène sans flâner et porte à la fois un regard critique et bienveillant sur ce qu'il capte de la ville. Le foisonnement d'informations s'inscrit de façon flagrante, il est évident que notre regard quotidien fait le tri de toutes ces données et ne superpose pas. L'espace urbain est montré dans une réalité télescopée qui nous est pourtant étrangère. C'est là que prend naissance le vertige éprouvé en regardant son travail. La couleur reprend ses droits, Le violet d'un mur fait écho à celui d'une carte de ville sur un panneau, dont le vert et le orange répondent à celles qui sont en arrière plan: orange, bleu marine, magenta. Le logo circulaire d'un bistrot répond simultanément à ceux du plan de ville. Aller-retour incessants d'une dynamique qui s'autoalimente. L'œil tourne en boucle, glisse sur la perspective d'un immeuble arrondi, rebondi de panneaux en panneaux, retourne dans le détail d'une immense affiche de paysage grandiose reflété dans son propre lac qui se dédouble dans l'espace vitré du bâtiment déjà regardé. L'étonnement reste le même à chaque nouvelle confrontation avec ce qu'il donne à voir: Metz, Saint-Dizier, Nice, Luxembourg, Lyon, Avignon, Valenciennes, Draguignan, Chalons en Champagne, Reims, Venise...partout des verticales coupent en deux, en trois...des horizontales qui les croisent ou vice et versa. Partout des clins d' œil et des signes qui s'interpellent.
Catalogue +© Éric Girardot
11 octobre 2017
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